Les troubles dit « des conduites alimentaires » peuvent survenir à tout âge y comprit chez le tout jeune enfant ( la démarche thérapeutique sera alors entreprise avec ses parents, plus généralement avec la mère).
Plus fréquents chez la femme et la jeune fille, ils s’accompagnent généralement de nombreux signes caractéristiques de la dépression.
Pourtant les sujets souffrant de ce type de troubles n’évoquent pas la dépression tant ils sont focalisés sur l’abstinence ou la consommation frénétique d’aliments. L’alimentation devient en somme le centre de leur souffrance, l’expression continuelle de leur sensations douloureuses et de leur désarroi. Le quotidien devient un enfer, un incessant travaille de frustration et de culpabilité sans cesse rejoué.
La boulimie ou l’anorexie sont l’expression d’un profond mal-être qui dépasse de loin les notions de volonté ou le refus de maigrir, les notions de gourmandise ou encor d’identification aux critères de beauté valorisés dans les magasines de mode.
Ainsi l’accompagnement et l’aide ne peuvent se résumer à une interdiction de manger ou au gavage violent. La décision n’a plus cours et l’entourage complètement démuni.
Ces troubles s’inscrivent au cœur de l’estime de soi et de son corps, au plus intime du rapport au plaisir et à la souffrance d’un corps détesté et maltraité.
C’est donc sur l’origine du rapport à soi, sur les représentations conscientes et inconscientes de ce corps que le travail thérapeutique vas s’organiser.
Bien que l’anorexie soit souvent présentée comme l’antithèse de la boulimie, nous sommes sur un terrain similaire de troubles qui ont souvent les mêmes causes. Il est a ce titre très fréquent, de rencontrer des personnes qui passent de l’une à l’autre de ces conduites troublées, au cours de leurs vies.
Les troubles des conduites alimentaires polluent littéralement la vie des personnes qui en souffre le plus souvent dans le plus grand secret. Ce qui en soi, favorise leur isolement et leur mésestime d’elles même.
Ce sont pourtant pas des pathologies que l’on peut aider, que l’on peut comprendre et résoudre.
Que se soit pour l’une ou l’autre de ces conduites pathologiques, le rapport à l’alimentation et les souffrances générées ne sont que des conséquences d’un vécu plus antérieur, d’une souffrance enfantine qui s’expriment.
Sortir de ces engrenages n’est évidement pas aisé. C’est un véritable « travail » sur soi, une entreprise longue et minutieuse qui conduit a l’estime de soi.
C’est un travail possible, car guidé et porté par un tiers extérieur à sa famille, un tiers thérapeute prêt à épauler, prêt à guider vers les causes et leurs résolutions.
L’obstacle est souvent la rencontre avec un/une thérapeute avec qui la personne se sentira suffisamment en confiance pour ne plus avoir peur des jugements. Il est d’ailleurs souhaitable d’en rencontrer plusieurs afin de véritablement « choisir » son interlocuteur. Ce n’est en effet pas une rencontre avec un spécialiste dont il est question, mais la rencontre avec celui ou celle que le patient » sentira » intuitivement et avec qui il se « sentira » d’entreprendre cette guérison.