Le premier aspect spécifique à la thérapie de couple consiste à l’évidence dans la sollicitation d’un TIERS  extérieur. Ce dernier est envisagé comme concrètement «  neutre  » dans la vie du couple.

Il n’est donc partie prenante d’aucun des deux protagonistes. Ce Tiers n’est donc pas là, comme le serait un Juge aux affaires familiales, pour porter un jugement sur le bien fondé des demandes de l’un ou de l’autre, ni même pour approuver ou condamner les attitudes et agissements.

Contrairement à une idée fort répandue le thérapeute, n’est pas non plus là pour proposer des repères moraux, religieux, ou organisationnels….

En fait, le thérapeute lors des consultations,  doit pouvoir aider le couple à se vivre comme une « entité » responsable de son vécu, solidaire de ses fonctionnements et de ses travers.

Autrement dit, et c’est le deuxième aspect spécifique à la thérapie de couple, le thérapeute peut permettre au couple de sortir de ce système d’accusations mutuelles. En réfutant ce système qui préside aux rapports de forces, la thérapie situe d’amblé le problème sur d’autres enjeux. 

Les fameux « qui a tord » ou  « qui est coupable » renvoient de fait les protagonistes à leurs individualité plutôt qu’a l’entité COUPLE. La thérapie elle, questionne l’entité de ce couple, l’entité perdue quelque fois, l’entité idéalisée ou plus fréquemment l ‘entité déséquilibrée et heurtée par les événements de la vie.

Retrouver l’équilibre et le sens de cette entité est le troisième aspect spécifique de cette forme de thérapie.

Chaque couple préside à une entité et à un équilibre qui lui est propre, singulière, unique en somme.

Un équilibre s’appuyant sur le respect mutuel, la considération et la reconnaissance de chacun.

Projet complexe s’il en est, cet équilibre n’est jamais : ni parfait ni permanent.

Le travail, les enfants, un déménagement ou autres événements viennent régulièrement heurter cet équilibre si chèrement désiré.

Le travail thérapeutique explore donc les enjeux et les moyens de cet entité qui cherche l’équilibre et l’osmose des premiers jours….

Sa communication est notamment  lors de la thérapie, souvent un objet de débats et de d’interrogations.

Le thérapeute en explorant ces enjeux, en fixant un cadre bienveillant mais non complaisant à l’égard de l’entité, prépare ce couple à chercher ses solutions, ses résolutions, ses compromis.

Il ne s’agit pas de stratégies ou techniques pour mieux vivre ensemble, il s’agit de retrouver le sens que cette entité a désirée forger, le sens de cette reconnaissance mutuelle nécessaire à la relation affective et amoureuse.

La thérapie de couple est un travail de collaboration tripartite enracinée  dans le désir du couple à investir avec sérieux, avec réalisme ses dysfonctionnements… C’est une autre lecture de son trajet de vie à deux, a plusieurs quand le couple devient une famille.

Le mot de la fin revient à un patient qui au cours d’une séance, regarda fixement son épouse et lui dit «  en vérité la psy n’est pas tous les jours dans notre cuisine, mais finalement c’est comme si on préparaient les repas avec elle, après c’est a nous deux de savourer les plats… »