Les addictions revêtent des formes divers et souvent multiples, elles impactent sur la vie quotidienne du sujet, altèrent sa posture de vie, ses choix, ses comportements.
En fait l’addiction, quelque soit son objet, crée une dépendance, un besoin irrépressible qui peu à peu oriente tous les comportements de la personne. Ainsi, on vas plutôt aménager sa vie, ses relations pour pouvoir vivre cette dépendance et donc la cautionner comme une obligation qui s’impose..
«c’est compliqué d’arrêter les joints, tous mes amis fument..», «L’alcool est notre moyen de détente» me disent certains patients.
La question est souvent celle des limites que la personne n’arrive pas à poser, à se poser, qu’elle ne parvient plus à concevoir.
Les addictions aussi divers soient elles viennent toujours exprimer des manques affectifs précoces, elles sont des tentatives inconscientes de réparer et combler ces manques.
Mais les addictions peuvent également dépasser ces besoins psychiques par le biais de l’appétence physique, les substances répondant peu à peu aux besoins du corps, c’est le cas des dépendances liées au tabac, alcool et substances toxicomaniaques.
Toutes les dépendances ne sont pourtant pas à envisager avec la même approche ni la même thérapeutique.
Les impactes du tabac par exemple aussi toxiques soient ils ne peuvent être assimiler aux dépendances à l’alcool car le but recherché par le consommateur n’est évidement pas comparable.
Ainsi la question de l’impacte de l’addiction sur la vie quotidienne permet d’évaluer et de distinguer ce qui est pathologique ou pas, ce qui est invalidant ou pas, ce qui perturbe ou pas. la personne dans sa vie sociale et affective, dans sa vie professionnelle…
Les drogues dites «douces» peuvent dégrader considérablement le rapport à la réalité d’un conformateur, sans que pour autant il n’en perçoive sa nocivité.
Les thérapies autour des phénomènes addictifs sont en fait tributaires du degrés de l’addiction, de son ancienneté. La parole et la compréhension de l’addiction étant un préambule obligatoire qui vient souvent signer la prise de conscience de la gravité de la dépendance, mais ce ne seras évidement pas suffisant si la dépendance s’est faite physique…
L’approche est souvent pluridimensionnelle, médicale éventuellement, sociale et psychologique.
Certains patients disent reconnaître leurs addictions, elles leurs font peur mais ne se sentent pas en mesure d’agir et d’enrayer ces dynamiques. C’est là que la psychothérapie peut être pertinente, peut permettre l’exploration des raisons profondes qui ont menées à la dépendance.
Ce n’est pas une question de volonté mais de prise de conscience qui doit s’opérer avant que le corps prenne ce relais insidieux du manque…
Je reçois régulièrement des demandes d’aide par l’entourage de la personne addictive. En effet la famille souffre souvent de ces dépendances, de leurs conséquences sur la vie de l’entourage.
Ma réponse est toujours désolée, je ne peut accompagner une personne qui n’est pas consciente de sa problématique d’addiction. Car c’est là la base la guérison et la permission faite au thérapeute d’aller creuser les causes de la dépendance.
C’est de fait une investigation à deux qui amorce peu à peu l’acceptation d’un sevrage consenti.